ZEUS – INTERPRÉTATION

Dans les mythes grecs Zeus est le dernier né des enfants du Titan Cronos. Il est la plus haute puissance du surmental qui incarne l’aspiration à croître, l’expansion de la conscience, le franchissement des limites.

Voir la Planche Généalogique 17

Zeus dans la poterie grecque antique tenant le foudre donné par les Cyclopes

Zeus. Cabinet des Médailles. Détail.

Cette page du site ne peut être vraiment comprise qu’en suivant la progression qui figure sous l’onglet Mythes grecs interprétation et suit le cheminement spirituel.
La méthode pour naviguer dans le site est donnée sous l’onglet Accueil.

Le grand-père de Zeus est Ouranos, le ciel infini, l’Espace, symbole de l’Esprit, et sa grand-mère est Gaia, la Terre, la Matière ou encore la Nature. Ils s’aimaient d’un amour infini et jouissaient éternellement l’un de l’autre : Éros, l’Extase, était leur indissociable compagnon de jeux. Ils eurent de nombreux enfants dont les six couples de Titans et Titanides, les puissances de création.
Mais Ouranos « empêchait ses enfants de venir à la lumière et les enfouissait dans le sein de Terre » : les puissances de création ne pouvaient être actives tant que l’Espace infini n’était pas limité, tant que l’Esprit n’acceptait pas de bornes. 7

Le nom Cronos (Κρονος) évoque, par ses lettres structurantes, l’idée d’une « projection de la conscience (Κ), en accord avec le mouvement juste (Ρ), dans l’évolution selon la Nature (Ν) ». Son union avec sa sœur Rhéa (ΡΗ) introduit l’inversion du mouvement, et avec ce retour vers l’origine apparaît le mouvement cyclique, lui-même source du rythme, qui deviendra ensuite le temps (Χρονος). Cela explique pourquoi il y eut parfois confusion entre le Titan Cronos (Κρονος) et le mot associé au temps Chronos (Χρονος).
Il est paradoxal d’évoquer une succession d’évènements alors qu’ils se produisent avant l’apparition du temps, mais cela semble la seule façon pour notre mental d’approcher de telles notions. Car le temps de Χρονος est celui du hors temps, celui de l’extrême rapidité dans l’immobilité parfaite, celui du rythme de l’Absolu.

Gaia, lassée de contenir en elle-même tous ses enfants, sollicita leur aide pour mettre fin à son tourment. Méditant en son cœur une vengeance contre Ouranos, elle fabriqua une serpe, et révéla son projet à ses enfants. Son plus jeune fils Cronos, qui, de tous les enfants d’Ouranos, était celui qui haïssait le plus son père, se proposa pour la sinistre mission. S’emparant de la serpe que lui remit sa mère, il saisit le membre viril de son père, le coupa, et le jeta au loin dans la mer.

Dans le chapitre suivant consacré à la Genèse du monde, nous verrons, dans la succession des générations, tout d’abord Gaia (l’Existence) donner naissance à Ouranos (la Conscience), Pontos (la Vie), et les montagnes (le lien Existence-Conscience ou Matière/Nature-Esprit). Puis, elle s’unira à Ouranos pour engendrer les douze Titans et Titanides (puissances de création, eux-mêmes à l’origine des branches des dieux et des héros), les Cyclopes (l’omniscience divine) et les Cent-bras (l’omnipotence divine). En fait, Hésiode distingue encore au-dessus les plans de l’Absolu Non-manifesté. Notons simplement ici qu’un principe de limitation, Cronos, intervint pour limiter le libre jeu de la puissance infinie de l’Esprit, Ouranos, lui assignant des bornes afin que la création puisse être. Ce qui semble faire écho à la théorie actuelle d’un univers sans bords courbé par le temps.

A peine maître du ciel, Cronos épousa sa sœur Rhéa. Sur terre, ce fut « l’Âge d’or » pour les hommes, l’enfance de l’humanité, il y a plusieurs centaines de milliers d’années. Les puissances formatrices du mental étaient encore trop faibles pour imposer leurs lois. C’est pourquoi Cronos, averti par un oracle que l’un d’eux le détrônerait, dévorait ses enfants à peine nés, les uns après les autres : il semblait alors à l’homme que le