APHRODITE – INTERPRÉTATION

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Aphrodite est la puissance qui veille à l’évolution de l’amour dans l’homme. Dans l’humanité actuelle, elle opère surtout par la destruction des formes.

Aphrodite sur un cygne - British Museum

Aphrodite sur un cygne – British Museum

La filiation d’Aphrodite, déesse de l’amour, diffère selon les auteurs.
Homère, orienté vers l’implication pratique de l’évolution spirituelle, présente Aphrodite comme symbole de l’amour en évolution, tel qu’il peut être observé dès le règne animal et vécu à différents niveaux par les hommes.
Hésiode, plus théoricien, décrit l’Amour à son plus haut niveau, tel qu’il apparut au commencement de la vie au moment de la castration d’Ouranos.

Voir l’Arbre Généalogique 17

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D’autre part, le symbolisme de la déesse ne cessa de se dégrader au cours du temps, désignant des plans de plus en plus denses dans le vital, jusqu’à celui de l’amour charnel dont il était très éloigné chez les anciens.

Pour Homère, Aphrodite est fille de Zeus et Dioné, elle-même issue du Titan Océanos, « principe de l’évolution naturelle des courants de conscience-énergie ». Dioné est aussi parfois donnée comme la fille d’Ouranos, ce qui en fait le symbole de l’union au plus haut niveau, au-dessus même des puissances de création (le titan Océanos).
Par ses lettres structurantes, Dioné, (ΔΙ+Ν), représente « l’évolution vers l’union consciente ». Si l’on considère le génitif de Zeus (ΔΙος), elle est alors « Zeus en évolution », c’est-à-dire l’aspect féminin de la même énergie. Son alliance avec Zeus « la conscience tournée vers l’intelligence » indique « une évolution vers l’union par la progression de l’élargissement de la conscience et du discernement ».
En effet, même si l’on peut déjà appeler « amour » le mouvement de la vie en vue de la reproduction des espèces (pollinisation au niveau végétal, dispersion de la semence dans le milieu aqueux chez la plupart des poissons, etc.), puis les premières formes d’échanges amoureux chez les animaux évolués qui ressemblent à s’y méprendre à ceux de l’amour humain, Homère ne le prend en considération que lors de l’entrée en jeu de la conscience mentale réflexive, propre à l’homme.

Pour ce dernier, comme le dit Mère, l’évolution de l’amour, au-delà des nécessités de la procréation, se poursuit ainsi :
« D’abord, on aime seulement quand on est aimé.
Ensuite on aime spontanément, mais on veut être aimé en échange.
Puis on aime, même si l’on n’est pas aimé, mais on tient encore à ce que son amour soit accepté.
Finalement, on aime purement et simplement sans autre besoin ni autre joie que ceux d’aimer. »
Et elle ajoute à un autre moment :
« Très rares et exceptionnels sont les êtres humains qui peuvent comprendre et sentir l’Amour divin, parce que l’Amour divin est sans attachement et sans besoin de plaire à l’objet aimé. ».

La version d’Hésiode, plus métaphysique que celle d’Homère, considère l’Amour à sa racine, comme fécondation de la vie par l’Esprit. Elle relate ainsi la naissance d’Aphrodite :
Gaia, la Terre Mère, était lasse de porter en son sein ses enfants les Titans que leur père Ouranos refusait de laisser venir à la lumière. Elle donna donc une faucille au plus jeune de ses fils, le titan Cronos, qui trancha le sexe de son père pendant son sommeil et le jeta au loin dans le flot marin, Pontos. De l’écume qui se forma autour des organes génitaux jaillit la déesse Aphrodite.
Le couple Gaia-Ouranos représente le rapport Matière-Esprit. Le sexe d’Ouranos est donc le symbole de la puissance fécondante de l’Esprit. Dans un holocauste de lui-même – la castration par son fils Cronos – l’Esprit accepta des limites afin que puisse jaillir et