Le règne de Zeus marque dans l’humanité le début de la prépondérance du mental sur les forces de vie. Simultanément, l’humanité entra dans de longs cycles du mental durant la moitié desquels la connexion au Réel est perdue : c’est le symbole du châtiment de Prométhée et de la quête des apparence par son frère Épiméthée.
Voir Arbre généalogique 7
Atlas et Prométhée – Vatican Museums
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Le règne de Zeus
Puis, « quand les dieux bienheureux eurent achevé leur temps de peine et tranché par la force, face aux Titans, le litige des honneurs revenant à chacun, voilà qu’ils pressaient l’Olympien, Zeus au vaste regard, d’être roi, maître et seigneur des immortels (sur les sages conseils de la Terre). C’est lui qui répartit entre eux de bonne façon les honneurs revenant à chacun. »
Après avoir affirmé leur volonté de maîtriser et d’éloigner les forces primitives qui avaient permis la croissance vitale de l’humanité, les puissances du surmental acceptèrent de se mettre sous la houlette de la plus haute d’entre elles, « afin qu’elle les distinguât et dirigeât leur jeu ». Zeus possède un « vaste regard », la conscience la plus étendue : sur ce plan, nul ne peut le surpasser.
Hésiode définit ensuite le cadre de l’évolution humaine – celui de la « progression spirituelle » car il ne semble pas que les anciens maîtres de sagesse aient fait de différence entre les deux – en donnant à Zeus successivement sept épouses que nous avons étudiées dans le chapitre précédent. Nous ne rappelons ici que Métis et Héra.
Zeus, la conscience surmentale, s’étant imposée sur les puissances en charge de la croissance vitale puis sur la puissance d’ignorance, Typhon (le désordre, l’incohérence et les tourbillons du mental émergeant), put féconder Métis, (la déesse de la sagesse, fille d’Océanos, d’un courant de conscience-énergie) : ce fut l’entrée dans le processus de l’acquisition de la Connaissance exacte ou du Discernement. Puis, lorsqu’il avala la déesse, c’est-à-dire lorsque le surmental se consacra totalement à la réalisation de l’Intelligence cosmique par identification, alors pouvait naître Athéna et l’homme put entrer dans la quête par un retournement intérieur. Car Métis, du sein de Zeus, « l’aide à discerner le bien du mal » et leur action combinée conduit à la « connaissance de soi ». Métis sera donc présente dans la conscience lors de toutes les autres unions de Zeus, que ce soit avec des déesses ou des mortelles : le discernement ou l’Intelligence est donc la clef de voûte de l’ensemble. Seule Héra s’unit avec Zeus bien avant Métis, et même à l’insu de leurs parents (Iliade, XIV 295) car son action limitatrice dans le mental intervient bien avant l’entrée dans le processus de discernement.
La durée de cette intégration concerne la totalité du champ de la mythologie grecque qui se développe sous l’égide d’Athéna, « l’égale de son père en force ardente et en sage vouloir » car jamais n’y apparaît le deuxième enfant de Zeus et de Métis, « un fils au cœur plus que violent, qui doit devenir le roi des dieux et des hommes ». Ce dernier détrônera son père, mettant définitivement un terme au règne de la conscience mentale.
L’autre menace qui planait sur la royauté de Zeus (sur la suprémati