LE CADUCÉE ET L’ARBRE DE VIE

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Le Caducée figure au début de l’étude comme l’une des clefs essentielles pour aborder l’organisation de la conscience telle qu’elle est exposée dans la mythologie grecque. C’est pourquoi c’était le principal attribut du dieu Hermès, symbole du surmental, et c’est pourquoi aussi le héraut, dont le nom grec est le même que celui du Caducée, Héraut « κηρυξ-υκος » et Caducée « « κηρυκειον-ου », diffuse la connaissance la plus haute.

Si la Caducée illustre le processus de circulation des courants de conscience-énergie, l’Arbre des Sephiroth exprime davantage la nature et les relations entre les différents centres de conscience. Mais ils sont l’un et l’autre des représentations d’une même réalité, l’un sous forme statique, l’autre sous forme dynamique. Ces deux symboles traduisent les expériences intérieures communes à de nombreux initiés qui les ont ainsi formalisées. Très simplifié, l’exposé qui suit concernant ces deux symboles reflète seulement la compréhension de l’auteur.

La connaissance de l’entrelacement de la circulation des énergies, illustrée par le Caducée, remonte à la plus haute antiquité, figurant par exemple sur le Gobelet à libation de Gudea, prince de Lagash conservé au Louvre et daté de la fin du troisième millénaire avant J-C. En revanche, les textes concernant la forme statique appartiennent essentiellement à la tradition hébraïque ésotérique connue sous le nom de Kabbale (mot aussi écrit en français Cabbale, Kabale ou Qabale), bien que certains auteurs affirment que l’Arbre était déjà connu de l’Égypte antique. Notre propos n’est pas ici de discuter de l’origine des textes qui la fondent (principalement le Sefer Yetsirah en ce qui concerne cette étude) car la connaissance se transmet par bien d’autres canaux que celui des textes écrits. Leur date de composition et celle de la première apparition des symboles nous importe donc peu.

L’Arbre des Sephiroth

Selon la Kabbale, l’Arbre des Sephiroth représente la structure complète de la Conscience Une, depuis le non-manifesté jusqu’à la matière dense. Il comprend le monde créé et le monde créateur, ainsi que ce qui est encore au-delà. Il intègre donc la totalité des lois et des forces qui gouvernent aussi bien l’homme que l’univers, le microcosme que le macrocosme, ainsi que leurs interactions. Il peut donc s’appliquer de façon identique à tous les domaines d’existence : structure de l’univers et de la matière, de la vie et du mental, circulation des énergies, constitution du corps humain, etc.

En dehors de la disposition des centres de conscience-énergie, il comporte diverses indications telles que les « piliers », les « mondes », les « plans », les « voiles » qui s’interposent entre l’homme et la Connaissance absolue, les « sentiers » qui relient les centres, etc.
Notre propos n’est pas de reprendre ici une étude détaillée de ce symbole ni les fondements complexes de son organisation mais de souligner des éléments d’étude qui sont peu développés dans les ouvrages spécialisés et nous semblent indispensables à qui s’intéresse au déchiffrage de la mythologie. Nous n’en ferons donc ici qu’une description succincte. Une étude assez complète de l’Arbre peut être consultée sur le site « Portae Lucis ». Elle a été établie par l’alchimiste et cabaliste Jean Dubuis. L’auteur ne s’en est inspiré que comme base théorique de son travail de recherche.

L’arbre comprend dix Sephiroth principales ou émanations divines, ou encore centres de conscience-énergie, réparties dans quatre mondes, sur trois axes verticaux, sept plans horizontaux et séparées par des « voiles » (Cf. Planches en annexe). Il existe une onzième Sephira occulte appelée Daat à la frontière du monde supérieur, ainsi que des Sephiroth « négatives » ou Qliphoth qui sont rarement détaillées dans les textes ou montrées sur les illustrations, si ce n’est peut-être par l’indication des deux queues des serpents du Caducée qui plongent vers la terre. La raison en est sans doute qu’un travail sur ces centres peut se révéler très dangereux, à tout le moins source de chute pour un chercheur trop peu purifié.
Les dix Sephiroth sont reliées par vingt-deux sentiers qui constituent avec elles « les trente-deux sentiers de la sagesse ».

Les trois plans inférieurs appartiennent au domaine « créé » et peuvent être associés de bas en haut à la matière, au vital et au mental. Les trois plans supérieurs sont le domaine créateur. Le plan du milieu à la fois fait le lien entre ces plans, deux à deux, et les intègre tous : c’est le plan réservé à l’Homme futur lorsqu’il sera devenu Un avec le Divin, les autres et la nature, participant du Supramental.

Les piliers et les mondes

Dans le plan vertical, les centres sont répartis sur trois axes ou piliers. Celui du milieu symbolise l’équilibre. Les deux autres représentent les deux grands mouvements à l’œuvre dans l’univers : fission et fusion, éloignement et rapprochement, ou encore séparation et réunion.
Le premier pilier, situé à droite, caractérise le mouvement d’expansion sans fin, l’axe du jaillissement des forces, l’appel au franchissement des limites, l’aspiration à la fusion avec le tout. Il est appelé dans la Qabal «le pilier de la miséricorde ». C’est l’axe de la fusion dans la matière, de l’instinct dans la vie, de l’intuition dans le monde mental. Sur ce pilier, la densification progressive de la Force-Conscience s’exprime comme source des lois divines, compassion, potentialités des idées et formes nouvelles, source de l’espace, de l’harmonie, de l’intuition et de la fusion. En l’homme, ce sera au plus haut niveau le cerveau droit, qui est dit synthétique, irrationnel, intuitif, intemporel et spatial. (Nous devrons nous rappeler que l’Arbre de Vie représente l’homme vu de dos : le cerveau droit est donc placé à droite.)
Le second pilier, situé à gauche, représente à l’inverse le mouvement de limitation et de séparation. Il est appelé « pilier de la rigueur ». C’est l’axe de la fission dans la matière, de la quête de liberté et d’indépendance dans le vital, de la raison dans le mental. Sur ce pilier, la densification progressive de l’Énergie Exécutrice se manifeste successivement comme puissance de limitation, force qui entraîne vers l’individuation, mental logique séparateur et organisateur. En l’homme, ce sera sur le plan le plus élevé le cerveau gauche sous ses aspects analytique, rationnel, logique, temporel, séquentiel, et la droite du corps en tant que partie exécutrice.
La création étant le jeu amoureux, éternel et infini entre la Conscience-Force et son Énergie Exécutrice, chaque fois qu’ils s’équilibrent sur le pilier du milieu, se déploie la Joie. Cette Joie est dans ses aspects les plus élevés, inexprimable ivresse Divine, puis la Joie rayonnante de l’Amour, de la Connaissance et de la Vérité agissante, et dans les sphères inférieures, la jouissance des sens.

Le pilier de droite reçoit son énergie de la Sephira Chokmah où se tient la Conscience Divine concentrée en elle-même, le pilier de gauche de la Sephira Binah, siège de la Shakti Divine ou Énergie exécutrice du Suprême.

Les centres

Depuis le haut et selon le tracé dit de « l’éclair fulgurant », les centres représentent des étapes de densification ou d’incarnation progressive, étapes qui doivent être parcourues en sens inverse pour la remontée vers l’Unité.

Les centres sont répartis en quatre mondes respectivement appelés de bas en haut : monde de la matière dense et de l’action (Assiah), monde de formation (Yetzirah), monde de création (Briah) et monde des émanations ou monde divin (Atziluth). On les décrits aussi comme mondes de la substance, de l’existence, de l’essence et de l’être. (Il existe toutefois différents autres systèmes d’attribution des centres aux quatre mondes.)
Dans le monde de création, la dualité n’est que potentielle. Elle ne devient effective que dans le monde de formation, au niveau du mental.
Au-delà d’Atziluth, sont les mondes non manifestés de l’existence négative, appelés Ain (le néant), Ain Soph (l’espace infini) Ain Soph Aur (la lumière infinie).

Les arbres dans les arbres

L’Arbre peut aussi être considéré comme un système de poupées russes dans lequel il y aurait un arbre dans chaque Sephira, ou encore un arbre dans chaque monde et même peut-être un arbre dans chaque plan.
Compte tenu de cette démultiplication des arbres, il faudra toujours déterminer au préalable le référentiel choisi (à quel monde, quel plan ou quelle Sephira appartient l’arbre étudié), car la signification de chaque centre d’énergie et des symboles qui lui sont associés changent en fonction de l’arbre considéré.

Les arbres des quatre mondes peuvent se raccorder les uns aux autres selon des systèmes complexes. Soit le Malkuth de l’un est le Kether de l’autre, soit le Tiphereth de l’un est le Kether de l’arbre précédent et le Malkuth du suivant.
C’est, semble-t-il, une organisation de ce type qui a été retenue dans la mythologie grecque avec cinq centres pour le monde vital et sept centres pour le mental humain, comme indiqué sur la planche « Les plans de conscience ». On peut imaginer que si le monde vital est limité à cinq sphères, c’est parce que la sixième Sephira, celle de Mars-Arès, correspond au renouvellement de la forme. Dans le monde mental, de même, il ne semble pas possible de franchir la barrière de la Sephira occulte Daat, située au-delà de la septième Sephira appelée Geburah, car là s’éteint le mental et s’étendent les ailes qui enveloppent l’espace créé.

Chaque fois que l’on passe du pilier gauche au pilier droit, se produit une transition d’un état de séparation à un état d’union, et inversement. Ainsi, dans l’arbre des plans de conscience du mental, la progression se fait du mental logique en 8 au mental supérieur en 7 qui introduit une large part d’intuition. Puis de là, après le mental illuminé en 6 qui est équilibre parfait des deux pôles, on aborde le discernement intuitif en 5 pour aboutir finalement au surmental en 4 où la Connaissance se déverse en un flot continu. Au-delà se déploient les ailes de l’Inconnaissance, en un royaume où le mental tel qu’on le connait dans ses deux polarités logique et intuitive n’a plus accès. Car il s’agit alors d’une connaissance directe de matière à matière

Les voiles

Pour se faire une idée de ce qu’ils représentent pour la conscience, il faut les concevoir comme une transition entre des milieux de densité différente.
L’Arbre des Sephiroth représentant une densification progressive de la conscience, depuis les vibrations les plus hautes jusqu’aux fréquences les plus basses, plus l’homme s’élève en conscience, plus il doit être capable de supporter des niveaux de vibrations élevées.
Sans ces voiles, l’homme ne pourrait supporter le Réel. Ainsi, une irruption du chercheur à un niveau pour lequel il n’est pas suffisamment purifié peut signifier pour lui la folie ou même la mort.

On pourrait peut-être voir aussi en ces voiles l’accumulation de mémoires qui ont coupé l’homme de sa source. Se superposant aux cycles du mental, ils expliquent la disparition de toute perception des mondes subtils.

Le passage des voiles oblige à un retournement de la conscience.
Le voile inférieur représente la discontinuité de la vie par le processus naissance/mort, et aussi la séparation entre le monde matériel et ceux du vital et du mental.
Le deuxième voile est celui de « la seconde naissance », celui que franchit l’homme qui naît en l’esprit, celui qui s’unit temporairement ou définitivement à son être immortel, à son âme.
Le dernier voile est nommé « voile des abysses ». C’est en lui que prend naissance la respiration cosmique, le vaste mouvement d’alternance de la prédominance des forces de fusion et de séparation. C’est donc là que se situent les têtes des deux serpents du Caducée, l’origine des courants cosmiques.

La Sephira Tiphereth tient une place particulière car elle se situe à la jonction des mondes créés et des mondes créateurs. C’est la place de l’Homme, celle qui lui est dévolue en tant qu’agent d’équilibre de la création, celle qu’il devra occuper dans les temps futurs, car pour l’instant, l’homme est encore dans le troisième monde.
Cette sphère est le lieu solaire, celui du cœur, du Verbe créateur. C’est le monde Supramental de la Conscience de Vérité tel que le nomme Sri Aurobindo, où tout est « acte libre » dans le juste temps et à la juste place. C’est le lieu de la perfection humaine divinisée, non pas dans un quelconque paradis, mais ici, sur terre, dans la matière et dans le corps.
Les « visions », les « révélations » et les « inspirations » ne sont que des éclairs issus de ce monde qui pénètrent dans un mental suffisamment purifié pour les recevoir.

Les symboles associés

Il est possible de superposer à l’arbre d’autres systèmes symboliques. Non seulement les nombres et leurs significations essentielles en tant que principes, mais aussi les planètes et les signes du zodiaque, les arcanes du Tarot de Marseille, les dieux des mythologies, etc.
Il est aussi possible d’étudier sur cette base le corps humain dont la structure peut être vue comme une succession de réflexions/réfractions entre les voiles.
Les vingt-deux sentiers peuvent également être mis en correspondance avec les lettres de l’alphabet hébreu qui comprend trois lettres mères, sept lettres doubles et douze lettres simples (base sur laquelle nous avons effectué une première approche des archétypes contenus dans les lettres de l’alphabet grec).

Le Caducée ou la circulation des énergies

Le Caducée était bien connu des civilisations Égyptienne et Grecque. Il fut aussi largement utilisé pour l’écriture de la Genèse et de l’Apocalypse.
Il existe de nombreuses variantes de sa représentation. Celle que nous retenons, en accord avec l’Arbre des Sephiroth, figure deux serpents, enroulés en trois spires autour d’un bâton. Certains Caducées représentent les serpents l’un avec la tête en haut, l’autre la tête en bas. Sur d’autres apparaissent un nombre variable de spires, le plus souvent deux, mais parfois six comme sur le Gobelet à libation de Gudea.
Les têtes qui se rejoignent à son sommet impliquent une circulation opposées des énergies, ce qui est parfois traduit par la couleur des serpents, l’un blanc, l’autre noir. Au-dessus des têtes, deux ailes se déploient de part et d’autre, et le sommet du bâton est surmonté selon les cas par un pommeau ou une pomme de pin, laquelle est le symbole de la connaissance occulte. En bas, les queues des serpents s’enracinent dans ce que l’on peut imaginer être le monde des Qliphoth (les Sephiroth « négatives »). Les deux serpents symbolisent à la fois une circulation des énergies et des principes involutifs/évolutifs.

L’homme et la femme

En aucun cas il ne faut identifier les piliers de l’Arbre avec le masculin et le féminin humain car ceux-ci se construisent en puisant alternativement dans chacun des deux piliers selon le tracé du Caducée. Ceci explique que l’on trouve les représentations d’une jeune femme en Netzah et d’un jeune homme en Hod, seulement opposés en apparence à la nature des principes qui se tiennent au sommet des deux piliers.

D’autre part, les courants dans les serpents circulent en sens inverses chez l’homme et chez la femme.
Ce sont ces croisements des courants et leur circulation inverse qui expliquent les natures et fonctionnements souvent opposés et complémentaires entre l’homme et la femme. Par exemple, si la « rondeur » est caractéristique de la femme au niveau physique, elle le sera pour l’homme au niveau psychologique. A l’inverse, l’angularité et la force qui caractérisent l’homme dans le physique seront des caractéristiques de la psychologie féminine : fermeté et force psychique, etc.
Là se trouve aussi sans doute, par exemple, l’explication du nom du fleuve de Troie, le Scamandre « l’homme à gauche », trouvant son écho dans l’expérience d’union totale que Mère perçoit « à gauche » lorsqu’elle vit la fin de la conscience réflexive. (Cf. L’Agenda de Mère, Tome 3, p. 273)

Cette circulation était bien connue de la tradition indienne qui mentionne quatorze nadis, ou courants de force, parcourant le corps humain, chacun d’eux étant composé de cinq fibres énergétiques. Parmi elles, les deux plus connues, Ida et Pingala, se déploient autour de la colonne vertébrale comme les deux serpents du Caducée, se recoupant au niveau du sexe, du cœur et de la gorge et irriguant les principaux centres de force du corps humain appelés « chakras ». Dans l’expérience de l’auteur qui n’a pu être recoupée par ailleurs, ce courant descend selon le trajet du premier serpent en quatre temps d’une seconde chacun environ, donne l’impression de faire une boucle au niveau du chakra basal, puis remonte selon le trajet du second serpent en quatre temps à nouveau. Lorsqu’il arrive au niveau de la tête, il semble se perdre dans les hauteurs pendant un temps, puis réapparait à nouveau au niveau des yeux sur le tracé du premier serpent.
Le courant circulant sur l’axe central appelé Sushumna peut devenir puissamment actif lorsque la conscience-énergie spirituelle qui s’est rassemblée au-dessus de la tête commence à descendre pour purifier ou bien lorsque celle qui sommeille au plus profond du corps est éveillée. (Les anciens yogas visaient l’éveil de la Shakti ou Force du Divin à partir du bas – elle est alors nommée Kundalini – mais le Yoga de Sri Aurobindo préconise sa descente progressive depuis les hauteurs de l’Esprit.)

Le principe d’alternance

Le principe d’alternance est à l’origine de la création et se manifeste tour à tour par l’absorption de l’Énergie en l’Existence en Soi consciente, qui est phase de retour de la création à son créateur et repos, et par l’action de l’Énergie exécutrice dans la Joie du devenir. C’est donc au sommet de ce monde de création que prend source le vaste mouvement de la prépondérance alternée des forces de séparation et de fusion.
Ce principe se répercute dans tous les mondes et sur tous les plans, depuis les phénomènes vibratoires les plus rapides qui confinent à l’immobilité absolue, jusqu’aux rythmes les plus lents telle la respiration de l’univers dans ses cycles d’expansion et de contraction.
À la sortie du gouffre des abysses, il s’agit davantage de pulsations plutôt que de rythme. Ce n’est qu’au niveau le plus élevé du monde de formation, aux plus hauts sommets du mental qu’apparaissent les espaces-temps et donc le rythme.
La manifestation symbolique la plus évidente de ce processus est l’alternance du jour et de la nuit : le jour est joie du devenir tandis que la nuit permet le retour à l’Unité à travers tous les plans de la conscience.
Cette alternance primordiale se manifeste aussi par un très grand nombre de rythmes biologiques dont l’origine nous échappe : rythme cardiaque, rythmes respiratoires, rythmes d’expansion/contraction du cerveau, etc.

Dans le symbole du Caducée, cette alternance se traduit par la prédominance de l’un ou de l’autre des courants circulant dans les serpents.

Selon les recherches de l’auteur, elle semblerait être active également dans le mental selon des cycles de très longue durée qui, dans le plan de formation, mettent en lumière soit le mental logique séparateur soit l’intuition.
Il y aurait à l’intérieur de cycles très vastes de l’ordre de vingt-six mille ans, de petits cycles qui rythment l’évolution des civilisations entre périodes humanistes (l’homme au centre du monde) et périodes dites moyenâgeuses (le Divin ou le Sacré au centre). Notons aussi que les cycles se déroulent selon douze phases où la nature de l’énergie est particulière, marquant de son sceau l’évolution. (Citons par exemple l’ère du Bélier qui s’étend approximativement durant les deux millénaires avant J.-C., puis celle du Poisson pendant les deux millénaires suivants et l’ère du Verseau qui débute actuellement.) (Cf. l’étude sur Les cycles du mental dans l’histoire dans le même onglet)
Compte tenu de l’inversion de circulation des courants entre l’homme et la femme, l’homme recevrait davantage d’énergie du côté du cerveau logique dans la période séparatrice du cycle, et inversement, la femme du côté intuitif dans la période fusionnelle. Ce qui se manifesterait par la domination alternée de l’homme et de la femme, de l’Orient et de l’Occident, de la science et de la religion.
Dans ce mouvement d’alternance, les énergies de fusion et de séparation se succèdent, sans qu’aucune ne disparaisse jamais complètement de la conscience, comme cela est représenté dans le symbole chinois du Yin/Yang.

L’humanité doit évoluer de l’inconscience à sa divinisation. Au cours des millénaires, elle se développa d’abord dans le plan vital puis dans le plan mental qu’elle commence à peine à maîtriser, pour intégrer dans un futur lointain sa place au lieu solaire, en Tiphereth. Dans sa remontée à travers le mental, elle oscille d’un pilier à l’autre au rythme des cycles, soumise aux alternances des énergies de fusion et de séparation dont l’intensité est de plus en plus forte alors qu’elle se rapproche du supramental (la traversée du second voile).
Dans les périodes les plus extrêmes d’éloignement, la pression pour l’individuation est extrême tandis qu’apparaissent les germes de la période suivante de retour vers l’unité. C’est à une telle période que se situerait l’humanité actuelle.
Ainsi le courant du cerveau droit, la sphère vénusienne de l’intuition (Netzah), qui était dans l’ombre durant les derniers millénaires, va être maintenant éclairée, tandis que la sphère mercurienne du mental séparateur logique (Hod) passera dans l’ombre.