HÉPHAÏSTOS – INTERPRÉTATION

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Héphaïstos, le dieu boîteux de l’Olympe, représente la force qui forge les formes nouvelles.

Héphaïstos assistant avec les autres dieux à la naissance d'Athéna - Musée du Louvre

Naissance d’Athéna. Héphaïstos est situé à l’extrême gauche de l’image, tenant la hache. – Musée du Louvre

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Ce dieu se présente tout naturellement comme l’opposé de son frère Arès, un créateur de formes mentales. Mais si les maîtres de sagesse ont fait d’Héphaïstos un forgeron et non un menuisier, c’est que sa particularité de constructeur de formes est de les fondre et de les marteler au feu de sa forge. Héphaïstos n’est pas seulement celui qui modèle des formes mentales, comme pourra le faire Dédale qui construit des formes qui n’ont que « l’apparence » de la vie, mais il est celui qui les façonne par le feu, autrement dit, qui fait apparaître des formes « vraies » car purifiées au feu de l’esprit.

Voir la Planche Généalogique 17

Ses créations concernent seulement les formes mentales générées dans le cadre de la progression spirituelle, tout comme Arès n’opère ses destructions que dans ce même but.

Cependant, Héphaïstos est un dieu infirme : il est boiteux. Homère donne deux versions de la cause de son infirmité.
Dans la première, il était difforme dès sa naissance. Sa mère Héra, honteuse de son infirmité, l’avait jeté du haut de l’Olympe. Il fut recueilli par Thétis, une fille de Nérée « le vieillard de la mer », et Eurynomé, une océanide, dans une grotte sous la mer où elles le gardèrent neuf années entières. En remerciement, il cisela de magnifiques bijoux pour les deux déesses.
Dans la seconde, il fut rendu infirme à la suite d’une querelle qui opposait ses parents. Ayant pris parti pour sa mère Héra, Zeus lui fit subir le même châtiment que précédemment. Il atterrit alors sur l’île de Lemnos, après être tombé une journée entière, et fut accueilli par les Sintiens.
Selon Hésiode, il aurait été conçu par Héra seule qui voulut se venger de la naissance d’Athéna.

Dans chacune de ces deux versions, c’est soit le pouvoir de limitation (Héra), soit la force d’expansion (Zeus) du mental au plus niveau (le surmental) qui refuse de considérer les formes que peuvent créer les plans inférieurs du mental (produites par Héphaïstos).
Cette possibilité de création de formes mentales purifiées se manifeste dès l’apparition du mental-vital dans l’homme (la grotte sous la mer) mais doit subir une longue période de gestation (neuf années) sous la direction des deux déesses, Eurynomé « l’ordre vaste, l’harmonie divine » et Thétis « la conscience intérieure la plus haute œuvrant à la racine de la vie ». Le chercheur devra plus tard rendre grâce aux puissances divines qui lui ont permis de faire grandir ses capacités créatrices (Héphaïstos offrit des bijoux aux déesses).
Si Hésiode refuse d’en faire le fils de Zeus, c’est sans doute pour éviter d’associer un effet des limitations du mental à sa force d’expansion.

Quelle que soit la version, le point important à retenir est qu’Héphaïstos est un dieu « déchu », privé de son intégrité physique : il boîte. C’est-à-dire qu’il ne peut utiliser pleinement que l’un de ses supports de force (symbolisme de la jambe). Homère le décrit aussi comme un être énorme aux jambes grêles : l’homme donne à ses créations mentales une importance démesurée alors qu’elles manquent totalement de fonde