LE SANGLIER D’ÉRYMANTHE

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Le sanglier d’Érymanthe qu’Héraclès doit ramener vivant représente les manifestations du vital grossier qui doivent être rejetées progressivement.

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Héraclès rapportant le Sanglier d’Érymanthe à Eurysthée

Héraclès rapporte à Eurysthée le Sanglier d’Érymanthe – Musée du Louvre

Pour quatrième épreuve, Eurysthée imposa à Héraclès de ramener vivant le Sanglier d’Érymanthe qui avait son repaire dans les hauteurs de cette montagne et ravageait les terres situées en contrebas.

Sur sa route, Héraclès fut reçu par le Centaure Pholos qui lui offrit des viandes rôties tandis que lui-même les mangeait crues. Héraclès lui demanda du vin. Pholos craignant d’ouvrir la jarre qui appartenait à tous les Centaures, Héraclès le rassura et l’ouvrit lui-même. Attirés par les arômes, les autres Centaures d’Arcadie se précipitèrent, armés de rochers et de sapins. Héraclès les repoussa avec des brandons, en tua certains et poursuivit les autres jusqu’à la pointe sud du Péloponnèse, au Cap Malée où demeurait Chiron, le plus sage d’entre eux. Ce dernier s’y était réfugié lorsqu’il avait été chassé de Thessalie par les Lapithes menés par Pirithoos et Thésée (les autres Centaures chassés de Thessalie s’étaient réfugiés en Arcadie).
Héraclès revint chez le Centaure Pholos qu’il trouva mort. En effet, alors que ce dernier contemplait une flèche du héros retirée de la blessure d’un de ses congénères en se demandant comment une si petite chose avait pu tuer un Centaure, il l’avait laissée tomber sur son pied par inadvertance et en était mort aussitôt. Héraclès lui fit des funérailles magnifiques puis reprit la traque du sanglier, le poursuivant dans la neige profonde. Après l’avoir capturé, il le ramena vivant à Mycènes.
À la suite des travaux, Héraclès eut encore quelques démêlés avec les Centaures, en particulier lors de la tentative de viol de sa seconde femme Déjanire par le Centaure Nessos. Finalement, dans un dernier galop, les Centaures disparaîtront à Éleusis où se trouvait un accès vers l’Hadès.

Certaines versions du mythe ajoutent qu’avant toutes choses, Héraclès dut d’abord débarrasser le pays du brigand Sauros « le lézard », symbole de tiédeur, d’inertie et de paresse. Cette « tiédeur » est fustigée dans toutes les écoles initiatiques car le chercheur a toujours de bonnes raisons de se prendre en pitié ou de remettre à plus tard ce qu’il sent juste.
Si le symbolisme du sanglier est vaste dans les mythologies anciennes, l’épisode des Centaures associé à ce travail nous a conduit à considérer que cette chasse au sanglier avait trait à la purification et à la maîtrise des énergies vitales les plus archaïques.
Il faut noter dès l’abord que le héros n’a pas pour mission de tuer le sanglier mais seulement de le rapporter vivant à Mycènes. Il s’agit donc davantage d’une prise de conscience et d’une « régulation », d’un premier rejet, que d’un travail d’éradication qui, lui, fera l’objet d’un autre aventure célèbre, « la chasse au sanglier de Calydon » menée par Méléagre fils d’Œnée « l’ivresse divine ». Cette dernière chasse prolonge dans la lignée de Japet et Protogénie (les aventuriers dans l’ascension des plans de conscience) ce quatrième travail d’Héraclès.
Ici, le chercheur doit seulement pourchasser le sanglier dans la neige profonde, c’est-à-dire l’isoler dans la pureté afin de limiter son influence. La neige est peut-être aussi le signe d’une pacification de cette énergie.

Comme tous les travaux, il s’agit donc d’un long processus et le chercheur se heurtera tout au long de la quête à des énergies qui, chassées du mental, se réfugieront d’abord dans le subconscient vital et de là plus profondément encore dans l’inconscient corporel.

Le sanglier, animal dont la caractéristique est de se vautrer dans la boue, représente les manifestations de l’énergie vitale grossière, primaire, sauvage, brutale, insensible et non soumise au discernement, à laquelle le chercheur devra se mesurer en temps voulu, quand il aura acquis les forces spirituelles su