Les Argonautes et la mort du géant Talos

Print Friendly, PDF & Email

 

<< Précédent : Les Argonautes au jardin des Hespérides

Ayant suivi les recommandations de Triton, les héros longèrent la Crête et le géant Talos les assaillit à coups de pierre. Zeus l’avait offert à Europe après s’être uni à elle. Il faisait le tour de la Crête trois fois par jour pour empêcher les étrangers d’entrer. Comme il était en bronze, certains ajoutent qu’il se chauffait à blanc puis prenait les étrangers dans ses bras afin de les faire périr. Il était parcouru par une veine unique qui allait de son cou à ses chevilles, contenant l’Ichor.

Alors que les héros s’apprêtaient à faire demi-tour, le géant fut victime des maléfices de Médée. Il s’ouvrit la veine au niveau de la cheville sur un rocher et mourut. (Dans une autre version, Médée enleva le clou de bronze obstruant l’extrémité de la veine.)

 

Les Argonautes sont alors confrontés à Talos « celui qui supporte, qui endure ». Selon certains, c’était un survivant de la race d’airain née des frênes, c’est-à-dire une rémanence de la première période de la quête dans laquelle le chercheur poursuivait l’Absolu au sommet du vital émotif.

C’était un géant de bronze (une protection puissante, inaltérable, mais pas indestructible), l’un des cadeaux que Zeus fit à Europe après la naissance de leurs deux fils, Minos et Rhadamanthe. C’est un don des plans supérieurs (Zeus), fait au débutant entrant dans un processus d’ouverture de la conscience et de maîtrise (Europe), qui se manifeste comme une capacité de s’isoler en se protégeant de l’extérieur d’une façon quelque peu « rigide ». Cette protection est cependant animée d’un mouvement juste : Talos est en effet muni d’une seule veine parcourue par l’Ichor, le sang des dieux, symbole du « juste mouvement issu d’une conscience rassemblée ΙΧ+Ρ » ou Volonté supérieure.

Ce cadeau donne donc au chercheur une certaine capacité d’isolement rigide lui permettant d’exclure les perturbations extérieures (les étrangers) en les brûlant au feu de sa volonté enflammée. (D’autres auteurs font de Talos non un géant de bronze mais un taureau, la « puissance de réalisation du mental lumineux » des débuts étant alors elle-même protectrice.)

Si le chercheur débutant n’avait pas ces protections, il serait détruit très rapidement par les puissances qui s’opposent à l’évolution dans l’invisible.

Lorsque le chercheur s’engage dans sa tâche (lors de l’union de Jason et Médée), cette protection, essentiellement physique, lui est retirée. Aussi Médée, le « dessein » de l’âme, ôte-t-elle le clou de la cheville de Talos, supprimant ainsi le pouvoir qui soutient cette protection (l’ichor qui s’échappe alors de la structure mourante).

Suivant : Les Argonautes dans la nuit terrifiante puis l’illumination >>

 

<< Sommaire et Introduction : Jason à la conquête de la Toison d’Or